Zappos : gérer une entreprise comme une ville

En 2009, Amazon a acheté Zappos pour près d’un milliard.  Ce que Jeff Bezos a acheté n’est pas un simple site de vente en ligne de chaussures.  Ce qu’il a acheté, c’est la culture, les valeurs et l’obsession des fondateurs de Zappos à être à l’écoute et à livrer des WOW aux clients.

Provoquer un “flat” à une organisation qui roule!

En décembre 2013, Zappos annonçait son intention d’éliminer les titres et les gestionnaires pour les remplacer par des cercles plus organiques.  Vive l’holocratie!  Tout le monde est co-responsable et imputable.

Pour nos “cousins”, un “flat” en québécois est une crevaison.  Naturellement, je fais référence à la décision de Zappos d’aplatir sa structure organisationnelle, de la rendre plus horizontale.

Pourquoi?  “Research shows that every time the size of a city doubles, innovation or productivity per resident increases by 15 percent. But when companies get bigger, innovation or productivity per employee generally goes down.”

En s’inspirant des villes, Zappos espère capturer et profiter d’un plus grand flux d’opportunités

Pour mieux comprendre de l’intérieur et pour bonifier la préparation de notre FOCUS20 – Entreprise sans bureau pour équipe sans frontières, j’ai assisté à un webinaire le 15 octobre 2014 animé par John Bunch: “Zappos’s holocracy team leader”.  Voici les principales notes capturées pendant cette heure.

Zappos Holocracy Webinar 2014101513h30

John Bunch est chez Zappos depuis 5 ans.  Il assure le leadership de cette expérience depuis 1,5 an maintenant.  Le tout a commencé par un projet pilote avec 60 employés avant de le déployer à l’ensemble de l’entreprise (1 200).

L’holocratie est un système de gestion stimulant une plus grande agilité et une capacité d’adaptation rapide des processus d’une organisation.  C’est un système d’auto-gestion.  Plutôt qu’une pyramide, le travail est structuré par cercles de gens co-responsables.

Quelques caractéristiques
un cercle est organisé autour d’un travail à faire
chaque personne prend les décisions selon son rôle
procure une meilleure perspective du travail et de l’organisation
la taille idéale d’un cercle:  6-10 (Il en existe un de 100, mais seulement 10-15 assistent aux meetings)
système organique et basé sur l’écoute active des autres
importance de la définition du rôle de chaque cercle
processus évolutif; pas de description de tâches rigides

Quelles ont été les premières réactions au dévoilement du projet d’holocratie?
pas d’esprit fermé (pas nécessairement d’enthousiasme)
difficile à comprendre au début
incertitude / frustration; ne détestait pas
pas encore digéré complètement dans l’entreprise

Quels sont les objectifs visés?
adaptabilité  –  esprit d’innovation  –  efficacité

Quels sont les KPI pour les mesurer?
Silence éloquent … rien de précis

Quel impact l’holocratie a-t-il eu sur les profits?
Il y a trop de projets en cours pour pouvoir isoler les effets.

Quels ont été les défis?
accroître qualité et pratique
gouvernance aux niveaux tactiques et opértionnels
focus éducation:  difficulté à comprendre le changement dans la façon de travailler (pourquoi et comment)
dans les premiers meetings des cercles:  qu’est-ce que ça me rapporte?
pris un certain temps (6 mois) avant de décoller (disposer à aller plus lentement avant d’accélérer)

Quels sont les outils de communication que vous utilisez?
GlassfrogConfluence (wiki), Giro (tickets) et Slack (clavardage/média social interne)

  • toujours à la recherche d’amélioration
  • à la recherche d’un outil de transparence “radicale”
  • les outils ne sont pas tous liés à Glassfrog
  • le personnel n’y ont pas accès en-dehors du bureau (je vais demander des précisions sur ce point)

Au niveau des outils, je remarque un dénominateur commun dans chacune des équipes sans frontières que je partagerai pendant notre FOCUS20.

Quels ont été vos …

…meilleurs coups

…“douleurs” (frustrations)

Accomplis tellement plus de points dans un “meeting” d’une heure

Les premiers trois mois … la structure des meetings

On sait à qui s’adresser (perce les silos)

Comprendre le rôle et les relations avec les “lead-link”
(souvent les anciens gestionnaires)
Ouvre des opportunités pour les gens (associées à leurs talents et habilités) Apprendre un nouveau langage
(contexte différent)

 

Ce que je retiens

L’holocratie ne change pas la culture et les valeurs: juste la façon de travailler.  Je souhaite approfondir ma compréhension du fonctionnement de ces cercles autant dans un espace physique que numérique.   J’en discuterai prochainement avec un de mes complices qui fonctionne en holocratie avec son équipe.

Comment vraiment écouter!

Evelyn Glennie est une percussionniste virtuose remarquable qui doit composer avec un léger handicap:  la surdité.  Dans une démonstration aussi étonnante que touchante, elle nous explique comment écouter au-delà des sons.

Comme les valeurs de FOCUS20 sont ÉCOUTER-COMPRENDRE-AGIR cette présentation (32:04) nous invite à ajuster nos paradigmes et nos habitudes d’écoute pour mieux comprendre et apprécier ce qui nous entoure autant dans nos vies que dans nos affaires; autant dans le monde physique que numérique.

Une courte prestation (3:23) pour apprécier son talent sur un des 1 800 instruments de percussion qu’elle possède

 

Pour mieux la connaître (1h36)

 

À qui appartient le futur?

Une première pour FOCUS20

Nous planifions un événement “en-ligne” pour échanger autour d’un sujet qui échappe à la presque totalité des leaders en affaires numériques aujourd’hui.

Nous proposerons une date pour réaliser cet événement lorsque nous aurons la confirmation d’intérêt d’au moins 10 participants.

En affaires ou en éducation, à qui appartient le futur?

Who owns the future? est un livre écrit par Jaron Lanier qui expose les risques d’effritement de la classe moyenne et de l’économie en générale par la trop grande concentration de données à quelques méga serveurs (“siren servers”) sur la planète.

Ces géants américains font saliver bien des entrepreneurs.

Malgré leur hyper capitalisation et leur plus grande capacité d’analyse prédictive sur nos marchés que nos propres gouvernements, il ne sont pas de grands générateurs d’emplois.  Pour retomber sur terre…

Des organisations comme Capitale ouverte cherche à stimuler le développement d’applications profitables pour les usagers à partir de données libérées par les gouvernements.  La menace évoquée par Lanier nous incite à vouloir distinguer l’accessibilité de la gratuité des données financées par les citoyens

Sommes-nous des Pinocchio?

Tout évolue tellement vite que personne ne semble porter attention à la méga-concentration de données que nous leur donnons sans nous en rendre compte.  Sommes-nous attirer comme Pinocchio dans une grande foire sans savoir ce qui nous attends vraiment?

L’analyse de Lanier est complexe, mais non moins inspirante.  C’est pourquoi nous souhaitons réaliser ce premier FOCUS20 en ligne pour partager nos compréhensions, nos questions et nos visions que son analyse provoque.

Quelles sont les opportunités et les risquent entourant l’émergence de ces serveurs sirènes?

Se préparer pour en profiter et synergiser

Ça vous intéresse de profiter de la richesse de nos échanges?  Et bien, pour y participer, il faudra:

  • préférablement écouter cette conférence (1h16) donnée au Standford Seminar (la veille de cette conférence, il donnait la même à l’assemblée générale des Nations Unies.   Les leaders se posent de plus en plus de questions.)

Quelques questions inspirées par le livre

Pour vous mettre l’eau à la bouche, voici le genre de questions que l’analyse de l’auteur soulève:

Comment prototyper et expérimenter son idée d’avatar économique?

Est-ce que les MOOC (Massive Open Online Course) sont en fait des initiatives visant à faire émerger des serveurs sirènes en éducation?

En offrant gratuitement aux institutions d’éducation les logiciels pour les exploiter, est-ce que Google, Microsoft et les autres sont en train de se construire de méga serveurs sirènes par les contributions “gratuites” des professeurs et de leurs élèves?

Quels sont les mécanismes possibles pour éviter cette trop grande concentration de pouvoir qui favorise l’éclosion de la corruption et la normalisation des savoirs?

Qu’il s’agisse de développer des entreprises, des écoles ou des villes intelligentes, doit-on donner nos données aux fournisseurs de systèmes sans se questionner ou plutôt trouver un moyen de rétribuer les créateurs de ces mêmes données?

Est-ce que le protocole d’encryption qui a inspiré la naissance du Bitcoin pourrait servir à mesurer la valeur et à tracer son “avatar économique” ainsi que la propriété des données numériques initialement émises?  Pourrait-elle fournir une piste de solution à la cannibalisation des œuvres sans rétribution des créateurs et des artistes livrant des performances magistrales?

Est-ce que les syndicats pourraient jouer un rôle de régulateur dans cet écosystème numérique?

Ça vous intéresse?

Dans les commentaires de ce billet, proposez-nous une ou des questions que votre lecture et/ou votre visionnement de vidéo(s) vous aura(ont) stimulė(s)..  Lorsque nous atteindrons le nombre visé, nous vous proposerons quelques moments pour réaliser ce FOCUS20 dans le confort de vos fauteuils.

Au plaisir de synergiser ensemble.